ARTISTI à l’heure de la rentrée
Pour beaucoup de personnes, la période estivale correspond aux vacances et à un rythme plus lent. Mais vous savez tous que ce n’est pas le cas pour le secteur de la musique. Beaucoup parmi nous étaient sur la route, en tournée. D’autres préparaient leur dernier album pour le livrer à temps pour la rentrée. Et malgré ce tourbillon d’activités, certains auront pris le temps de s’occuper de leurs affaires en joignant les rangs des adhérents d’Artisti : je souhaite la bienvenue à tous ceux qui ont fait cette démarche cet été. Et répandez la bonne nouvelle, SVP ! Plus votre société a d’adhérents, plus elle a de poids !
Et maintenant, il faut que je lève mon chapeau (accessoire indispensable au soleil… surtout pour moi 😉 ) à l’équipe d’Artisti qui, au coeur de l’été, a travaillé avec acharnement afin de distribuer les sommes provenant de l’étranger (dont les redevances de SoundExchange) et du Canada ! Ah ! L’arrivée des enveloppes d’Artisti! Vous êtes nombreux à nous en parler !
C’est vrai que les redevances, c’est un élément important de notre gagne-pain même si on a l’impression d’en recevoir de moins en moins de nos jours. Beaucoup de gens me font aussi cette réflexion et moi, à titre de président d’Artisti, ça fait en sorte que je m’interroge de plus en plus.
Par exemple, je me demande : c’est quoi votre vision quant au rôle de votre société de gestion… surtout à l’heure du numérique, du streaming… Comment pensez-vous qu’on va percevoir nos redevances à l’avenir?
Y a-t-il de la lumière à l’horizon ??? J’avoue que, moi, j’ai peu d’espoir quand je vois les montants que la Commission du droit d’auteur a déterminés dans son tarif de la webdiffusion (voir l’article d’Annie Morin, dans ce numéro) ! À 10 ¢ pour 1000 streams, avez-vous essayé de calculer combien de streams ça vous prenait pour acheter une pinte de lait ?? Je ne vous le conseille pas parce que vous allez brailler !!
Je comprends que c’est une drôle de période que notre secteur connaît : mis en termes « techno » on peut dire que l’industrie du disque subit un méchant morphing ! Est-ce que ça veut dire qu’on doit pour autant être toujours les derniers à être payés ?? C’est surtout ça la grande question que je me pose.
Oui, les ventes en ligne ne compensent pas encore pour le déclin des ventes de CD, j’ai compris.
Oui, les modèles pour la webdiffusion ne sont pas encore bien rodés et tout le monde tente de s’en tirer… ça aussi, j’ai compris.
Mais, ça sera quoi la prochaine innovation ? Et surtout, il faudra combien de temps pour qu’elle dégage des revenus qui nous reviendront à nous, les artistes interprètes ?
Rappelez-vous où nous en étions il y a 4 ans à peine, en 2010. On nous disait que l’avenir de la musique passerait par le streaming… Bel avenir ! Regardez les relevés de redevances que vous recevez pour les ventes en ligne et les webdiffusions (streams) de votre musique : l’avenir est-il si rose ? Combien de ventes en ligne et de streams afin que la récupération des coûts de production soit faite, et que vous puissiez commencer à percevoir vos royalties ?
Tout se transforme très vite, mais il semble que les modèles économiques aient peine à suivre ! Alors il y a une question qui me revient sans cesse : Et si la survie et l’avenir des revenus des artistes interprètes passaient par les sociétés de gestion, tout comme c’est le cas pour les auteurs et les compositeurs ? Si on osait ? Et qu’arrivera-t-il si on n’ose pas ?!!
Si vous vous posez également ces questions, et surtout, si vous avez envie de partager votre réflexion avec moi, vous pouvez m’écrire, m’appeler ou me donner rendez-vous chez Artisti : rpetit@artisti.ca ou 514-288-6682.